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12 mars 2023

Le feu d’hier soir fume encore et les quelques morceaux de bois recentrés sur la braise reprennent la flamme.
Le bivouac « du Petit Prince » nous offre un petit déjeuner très copieux. Le lever est étalé, chacune et chacun des artistes doivent découvrir ce nouveau monde de l’itinérance, trouver les repaires des mouvements du quotidien de cette vie nomade.
La caravane des dromadaires arrive à 9 heures 30 minutes. Chacun des voyageurs à regroupé ses bagages.
Une photo de groupe avec Khetagh Berbouchi qui a nomadisé dans le grand Sahara, Brahim et toute l’équipe prête au grand départ.
Addi démarre la caravane des dromadaires chargés de tous les bagages de l’expédition et entame le rythme de la marche.
Nous sillonnons entre les dunes en direction plein Est des dunes de Bounou.
Première étape courte, 3 heures de marche pour se mettre en route dans l’espace du désert. Altitude 540 mètres.
Le premier bivouac est agréable et esthétique, sableux, dunes, tamaris, en bordure d’une plaine.
Fin d’après-midi Brahim Bakkas, nous présente un exposé sur les serpents, pour aborder avec les voyageurs – artistes le sujet « crainte » avec un spécialiste. Démystifier ces reptiles à sang froid pour mieux les connaître.

Nous sommes partis ce matin du Sud de M’hamid, du lieu où a lieu le festival de musique « Taragalt » géré par Brahim Sbai et sa famille.
Ce festival a mit en valeur le nom célèbre de la cité ancienne Taragale.
« TARAGALE, l’ancien nom de l’oasis de M’hamid,
est vers 1550 en tête du trafic Transsaharien.
Parmi les places fortes des Sâadiens dans le coude du Drâa, celle de Taragale est l’une des plus importantes de la Province du Drâa pour le commerce avec le Soudan. Elle était aussi la plus méridionale et la plus exposée de ce fait aux coups de mains des Arabes du Désert. C’était précisément la qasba de Taragale qui possédait la plus grosse garnison. Il y avait dans cette cité quatre mille feux (20.000 habitants). Et une communauté Juive de quatre cent familles (2.000 individus). Elle est située entre les palmiers sur les bords de l’oued Drâa ; son territoire est fertile en blés et en pâturages de sorte qu’on y vit splendidement outre le grand revenu des dattes.
Douane et monnaie : Sur le côté de Taragale se trouve un fort – château où le Sultant Sâadien tient un Gouverneur avec quatre cent chevaux et cinq cents arquebusiers pour escorter l’or en poudre que l’on apporte de Theraza, et c’est là qu’on le fond, qu’on le pèse et qu’on le marque – d’où on l’envoie ensuite aux Lektaoua et delà à Marrakech. (Marmole III 15). Ainsi au temps de Moulay Abdellah (1557-1574), bien avant la conquête du Soudan. »
Extraits de l’espagnol Marmol qui a été soldat/prisonnier du sultanat Sâadiens vers 1555, et de Dj Jacques-Meunié sur le Maroc saharien, historienne de la fin du protectorat.