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24 mars 2023

Ce soir FOUM CHENNA site important de gravures rupestres de la vallée du Drâa et du Maroc.

A l’aube j’effectue un petit repérage pour essayer de trouver un itinéraire évitant une partie de la plaine en passant par la montagne, le terrain est agréable à la montée. Le versant descente est trop encombré de pierres et raide pour les chameaux assistance. Dommage, notre itinéraire sera par la plaine.
A l’entrée de la petite gorge nous retrouvons les gravures rupestres aperçues hier soir. Nous remarquons la gravure d’une hyène qui nous avait échappé. C’est aussi l’occasion pour chacun avec la belle lumière du lever de photographier, filmer, croquer sur un carnet où frotter sur un calque ces gravures Lybico-berbéres.
Au pied de la montagne nous traversons une succession de plateaux de cailloux noircis. La première partie de la matinée est très agréable et légère, un sentier facilite le cheminement. Deuxième le sentier disparaît, il faut être attentif pour traverser ces étendues d’oueds qui s’écoulent lors de grandes pluies et qui roulent ces gros cailloux.
Marcher sur ce terrain en plein soleil ressemble plus à un terrain d’entraînement militaire qu’à une marche culturelle et scientifique ! C’est parfois le prix pour l’accès à ces lieux reculés, pats à pats chacun et chacune avance. La place sur le dromadaire assistance est prisée aujourd’hui. Les dromadaires des bagages ont également du mal à cheminer.
Nous croisons deux bergers avec leurs troupeaux de chèvres. Un des bergers manie la fronde avec dextérité et lorsqu’en plein mouvement il arme sa fronde et qu’il libère un brin de la fronde la force de l’envoie fait claquer le projectile. Le mouvement est parfaitement maîtrisé pour que la pierre tombe juste à côté de la chèvre trop éloignée, lui faire juste peur pour qu’elle se rapproche du troupeau. Ces bergers n’ont pas de chien.
Nous rejoignons le bivouac à quatorze heures trente minutes n’ayant pas trouvé d’acacia pour effectuer la pose midi à l’ombre, le groupe préfère rejoindre le campement.
6 heures de marche, 18 km, 380 mètres de dénivelés, soit l’équivalant de 24 km effort à la vue du reg chaotique traversé, altitude 980m.
Après-midi repos, travail, la lumière est exceptionnelle et inspirante en fin d’après-midi. Douche ce soir avec double ration d’eau, le pickup ravitaillement à pu venir nous amener une citerne d’eau de 200 litres. Il y aura même de l’eau pour laver un peu de linge !

Ce soir notre chauffeur Abdou accueil à l’aéroport de Zagora, Aïcha Oujaa, Professeur Paléoanthropologue à Casablanca, qui nous rejoint quelques minutes avant le « Ftogh » (Repas de rupture du jeûne). Nous sommes ravis d’accueillir Aïcha ce soir dans la caravane KAFILA au bivouac installé à l’entrée du site des gravures.
Demain matin Aïcha Oujaa nous gratifiera d’un cours au cœur du site des gravures Lybico-berbéres plus de 2500 ans.

Avant le repas Paul a trouvé le premier scorpion, très petit et rapide qui glissait entre les cailloux. Il devait mesurer deux centimètres ; désolé pour ce bébé scorpion nous ne pouvions pas le garder au cœur du bivouac, une pierre a arrêté son histoire.

Au moment de se coucher Hanane découvre son sac de couchage couvert d’huile d’olive. Durant la journée les sacs de nourriture sont secoués sur les chameaux par ce terrain de pierrailles, et la chaleur ramollissant le plastique du bouchon d’un bidon d’huile, sous la pression s’est ouvert ! Heureusement nous avons un sac de couchage de rechange ! C’est le « voyage » dans la caravane. Cela ne nous était jamais arrivé avec de l’huile !

Le ciel étoilé ce soir est exceptionnel, chacun s’endort paisible, la fraîcheur est revenue.