J20

29 mars 2023

Nous quittons Timidart au soleil levant, longeant la palmeraie, tantôt dans l’oued Drâa à sec, tantôt au cœur de cette magnifique palmeraie par des chemins entre les jardins.
À la suite de notre rencontre hier avec Abderrahim, nous comprenons mieux aujourd’hui le travail dans l’oasis, la pollinisation, la cueillette des dattes et les diverses cultures.
Étonnant d’imaginer dans cette solitude monochrome plus de deux cents kilomètres de palmeraie et de jardins luxuriants. Défilé de ksars fortifiés et de villages sahariens dont quelques tours élancés gardent encore les décorations. Berbère – Amazirs, Arabe et juifs, il y a plus de mille ans, ont construit ces villages.
Entre les palmiers se dessinent les ruines du ksar de Tamnougalt à l’imposante muraille en terre que nous contournons par le sud pour atteindre le camping auberge où nous passerons deux nuits.
Le site en bordure de la palmeraie se prête à une halte de repos comme le faisait les caravanes autrefois avant de reprendre leurs grandes traversées sur les routes du désert et de l’Atlas.
Les dromadaires de la caravane Kafila baraquent dans le jardin du camping.
Chacun donne un coup de main pour préparer le repas de midi.
L’après-midi permet de laver du linge, se reposer, travailler, recharger en énergies les ordinateurs et batteries, travailler, se détendre.
Pour les chameliers réparer quelques « bâts » de chameaux détendus (sorte de selle-boudin en paille), permettant de fixer les bagages sur la bosse du dromadaire soit dans un grand double paniers, un cordage où un filet. Nécessité que le bât soit bien ferme pour éviter de blesser la bosse du chameau avec le poids des charges.

Nous avons rendez-vous avec Mohamed Boussalh en milieu d’après-midi pour découvrir la kasbah de Tamnougalt et éclairer les voyageurs – artistes de la caravane sur l’architecture en terre dans la vallée du Drâa.
Mohamed Boussalh, ami de longue date, nous a conseillé lors de la restauration de ce qui est devenu aujourd’hui Dar Daif.
Mohamed est sociologue, chercheur et directeur du CERKAS (Centre de conservation et de réhabilitation du patrimoine architectural des zones Atlasique et Subatlasique) basé à Ouarzazate.
Fin connaisseur de son domaine et fervent défenseur du patrimoine, il agit sur tout le territoire Marocain en faveur de sa sauvegarde.
Il a été conseillé auprès de l’UNESCO et autres missions sur la conservation de l’habitat en terre et en pierres. Il a effectué des missions particulièrement en Afrique subsaharienne de la Mauritanie à la Côte d’Ivoire.
Je découvre aujourd’hui TAMNOUGALT avec l’accompagnement sociologique, historique et architectural ainsi qu’avec deux descendants de la grande famille des Caïds Ali, Si M’bark et Si Hassan, chacun propriétaire d’une kasbah.
3 heures 30 de marche, 14 km piste, sentier, altitude 930 mètres. Plus une heure de visite du site.
Après le repas Si Boussalh nous offrira une conférence sur le patrimoine archéologique et sur les divers habitats en terre et en pierres au Maroc, sous formes de kasbahs, de greniers fortifiés et de greniers de falaises. Aujourd’hui le véritable défi est de sauver ce patrimoine fragile et laissé trop longtemps à l’abandon.
Suivra un débat passionnant jusque tard dans la nuit.