J7
16 mars 2023
Nous marchons dans la plaine jusqu’à la bordure nord de la cuvette de Tafna. Si Lahcein, un nomade venu nous saluer hier au bivouac nous a confirmé un chemin raccourcit pour accéder au plateau de Tadrart. Le sentier peu utilisé s’avère difficile pour nos chameaux chargés, certains dans les lacets refusent le passage. Ils doivent être détachés, et les chameliers les passes un à un pour les aider dans les virages trop raides et encombrés de blocs de grès ravinés par les orages. Nous accédons par une vire au plateau de Tadrart. Je me souviens être déjà passé ici il y a une vingtaine d’années avec un groupe de jeunes de Rives du Rhône lors d’une longue traversée. La veille trois chameliers de l’équipe avaient aménagé le chemin avec des pioches.
Le plateau est lunaire, vallonné de collines recouvertes de cailloux noirs, comme pelliculés d’une couche de lave de 2 millimètres. Les emplacements de campements de nomades attestent qu’après des pluies ils viennent avec leurs troupeaux. Dans les petits talwegs la végétation saharienne pousse, la lavande inonde de son parfum, les genêts irisent de leurs fleurs.
Brahim détache de l’arbuste « afssass » (Warionia saharae), quelques feuilles bien vertes, utilisées par les nomades, nous en parfumons notre thé ce midi.
Très bel emplacement du bivouac sur un replat choisi par Addi, assez vaste pour accueillir les trois tentes bien à plat.
Un campement de nomades Ait Atta de N’kob est installé juste en contrebas arrivé hier, leur tente n’est pas encore montée. Nous avons remarqué les traces de leurs chameaux et des ânes chargés que nous avons suivi durant une heure.
21 km de plaine, montagne et plateaux caillouteux, l’équivalent de 27 km efforts. 6 heures 30 mn de marche, altitude 1070 mètres.
Longue journée, et en même temps très productive pour les artistes dans la caravane.