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22 mars 2023

La caravane KAFILA est repartie ce matin, empruntant les chemins entre la palmeraie et l’étendue au nord de la ville.
Petite visite du mausolée ancien de Sidi Kacem ben Shaykh, à étonnant tombeau de quatre mètres de long.
Nous cherchons au cœur de la palmeraie les chemins qui relient les différents villages entre les cultures. Nous croisons des carrioles tirées par les ânes et les motos des agriculteurs. Des agriculteurs travaillent leurs parcelles, refonds des enclos, des séguias. Quelques pompes fonctionnent avec des moteurs bruyants alimentés par des bouteilles de gaz, et magnifique de plus en plus d’installations solaires dont les panneaux orientés au sud alimentent les pompes des puits pour l’arrosage des cultures.
Tristesse de constater l’abandon de nombreuses cultures et parcelles. Certains diront la sécheresse, effectivement cela n’aide pas, mais en creusant des puits à dix, quinze mètres on trouve de l’eau. Les palmiers non irrigués sèchent en peu d’années, un véritable désastre écologique. Une mutation du temps dû à l’attirance d’une vie meilleure, plus facile. Rêve d’être embauché dans un hôtel, où devenir chauffeur, artisan, fonctionnaire, avoir des congés et l’assurance santé et retraite. Bien légitime et pourtant se meure des siècles de labeurs du façonnage légué par les anciens. A-t-on été assez réactifs pour pousser nos jeunes vers ces métiers d’une agriculture peut-être plus moderne et adaptée à notre temps ? Et pourtant il existe des aides de l’état à l’innovation et des programmes de création d’économies pour les jeunes.
Personnellement je crois à la mutualisation et à une vie possible avec l’agriculture, l’élevage. Pas celui intensif des pastèques où de l’élevage en batterie des poulets, mais à une agriculture et un élevage très sélectif à haute valeur ajoutée, grâce à la transformation et la sélection des produits, sains pour celui qui les travailles et pour les bénéficiaires qui ont besoin de cette alimentation équilibrée et revigorante.
Nous longeons l’ancien village de R’bat El Hajjar dont quelques tours fortifiées attestent d’une époque où en plus des éléments difficiles de la nature il fallait se défendre des tribus pillardes.
Nous grimpons sur les premières collines de la rive droite de l’oued Drâa et dans un talweg nous découvrons nos tentes nomades installées par l’équipe des chameliers arrivés en milieu d’après-midi.
6 heures de marche, 20 km, altitude 780 mètres. Il a commencé à faire un peu chaud, tout à fait normal pour l’époque, douce soirée et la joie d’apercevoir le fil du premier croissant de lune qui ouvre le mois sacré du Ramadan, bien venue.