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19 mars 2023
Journée de transition pour découvrir la richesse de cette bourgade.
Atmane, notre ami potier nous ouvre son atelier et nous explique la technique de la poterie vernissée de Tamgrout.
Nous sommes invités à partager un excellent tajine préparé par son épouse.
L’après-midi Si Hassan, conservateur de la bibliothèque du désert nous explique les trésors de connaissances des parchemins et livres collectionnés au fil des années par Si Ahmed Naciri, savant et commerçant vers la fin du 16éme siècle.
« Tamgrout est une ville du Maroc, située à une vingtaine de kilomètres de Zagora, sur l’ancienne route de Tombouctou, dans la vallée du Drâa.
Tamgrout est un terme amazigh qui signifie dernière étape visitée.
A l’instar d’autres villages de la vallée de Drâa, Tamgrout était donc un point de passage des caravanes. Cette position stratégique a favorisé la sédentarisation progressive des populations nomades et des voyageurs. Les berbères, les juifs et les arabes y formaient ainsi une communauté diversifiée.
Tamgrout fut avant tout un lieu de brassage entre la culture africaine et arabo-musulmane.
L’histoire de Tamgrout a été marquée par l’arrivée des Ansaryyine, une famille dont les origines remontent à la lignée du prophète. Abou Hafs Omar Ben Ahmed Alansari a fondé la Zaouia Naciria à Tamgrout en 1575. La prééminence politique, sociale et religieuse de cette confrérie dépassait les frontières du Maroc. L’un de ses dirigeant, Sidi Mohamed Ben Nacer, jouira d’une grande réputation. Cet homme de piété a garni la bibliothèque de Tamgroute de plus de 4000 précieux ouvrages qu’il a ramenés de ses longs périples en Afrique et en Orient. Après sa mort, son fils Sidi Ahmed Ben Nasser lui succéda. Il a continué de renforcer le rayonnement spirituel et culturel de la zaouïa.
Aujourd’hui Tamgrout dont la population est estimée à 6000 habitants est un petit centre urbain qui garde encore ses spécificités de zone rurale. Ses ateliers artisanaux de poteries authentiques avec leur émail vert font aussi la célébrité du territoire. Les artisans y confectionnent dans des fours chauffés avec des palmes et du petit bois sec divers objets usuels, comme les plats à tajine, des assiettes, bols, tasses et des carrelages.
Le mausolée de Sidi Ahmed Ben Nacer, quant à lui, reste un pèlerinage pour des milliers de personnes venant des quatre coins du pays. Le ministère des Habous a lancé dernièrement des travaux d’aménagement de la Zaouïa Naciria une initiative pour sauver ce patrimoine religieux et intellectuel de la disparition »
Sudestmaroc Eric Anglade.